Le premier «FoodHack summit» a réuni les entrepreneurs de l’alimentation mardi vers Zurich. Au programme: présentations de startups, rencontres et découverte de produits. La conscience écologique a un gros rôle à jouer dans le succès de cet événement.
Peut-être qu’ils sont à la source des assiettes de demain. Les entrepreneurs actifs dans le milieu de la «foodtech» se sont retrouvés le mardi 26 novembre au Switzerland Innovation Park de Zurich, situé dans le village de Dübendorf. Une partie de la salle était agencée autour d’une scène, pour permettre à l’audience d’écouter les présentations de startups. Une autre partie était-elle destinée à des stands. Côté romand, il y avait notamment les Lausannois de Goodlife pour le café ou encore les Valaisans de Coos pour le petit-déjeuner. Nourriture et boissons proviennent des différents partenaires. En plus de tout ce monde, il y avait aussi des représentants de l’agro-alimentaire.
Des personnes de chez Nestlé, Givaudan, le WWF ou encore Emmi ont aussi répondu présent. Une aubaine pour les différents participants qui cherchent à vendre leur idée ou produit. L’organisateur FoodHack a répondu à tous les codes d’un événement à startups en 2019. Une partie réseautage, une partie présentation. Des ponts entre les deux, mais aussi de la nourriture saine et une pause yoga.
Objectif flexitariens
La foodtech est un milieu dynamique qui fait face à différents problèmes. D’abord, il y a une concurrence de plus en plus marquée dans le secteur. Différentes startups proposent désormais leur burger sans viande. Pour Redefine Meat, il est imprimé en 3D. Pour Planted, il est confectionné à base de pois. L’un des entrepreneurs présents sur place contestait le problème de mise à l’échelle. Pour lui, le principal défi est de répondre aux besoins nutritionnels des personnes.
C’est donc la composition des aliments qui compte en premier lieu, avant la possibilité de les distribuer à grande échelle. La question de la valeur des aliments est régulièrement étudiée. Boris Manhart, le CEO de CodeCheck a présenté sa startup durant une vingtaine de minutes. L’application que son équipe a développée permet à l’utilisateur de recevoir une note à propos d’un aliment. Une note qui prend en compte la valeur nutritive mais aussi les besoins de la personne.
Le patron a expliqué au public qu’un autre souci inhérent au monde de la foodtech se retrouve dans le timing. « En tant que fondateur, vous vivez toujours dans le futur», lançait-il. Quelques minutes plus tard, Siddhi Mehta de Rhythm 108 parlait de la maturité du marché. «Le produit ne doit pas être trop novateur. Il doit s’intégrer dans le marché», expliquait-elle.
La plupart des startups présentes visent le public des flexitariens. Pour les non-connaisseurs, il s’agit de personnes qui tentent de limiter leur consommation de viande pour des raisons environnementales. La production de viande coûte en effet cher. Au-delà de la question éthique, bon nombre de personne s’attelle à diminuer les produits carnés au profits d’aliments moins exigeants pour la planète. Ce marché est intéressant pour les startups. D’une part car il a tendance à augmenter depuis quelques années. De plus, il ne se restreint pas à un segment de la population, puisqu’amateurs de viande comme vegans peuvent consommer leur produit.
Avant de (re)produire, optimiser
La foodtech est loin de se limiter à des nouveaux aliments. Elle comprend également les solutions qui optimisent la distribution de ce qui est déjà produit. L’application Too Good to Go se développe de plus en plus en Suisse, en témoignent le nombre de restaurants partenaires en augmentation de Genève à Bâle en passant par La Chaux-de-Fonds. Elle répond à un besoin : celui de cesser le gaspillage alimentaire. L’équipe d’Envoyé Spécial avait réalisé un reportage sur la question.
La co-fondatrice de Olio, Saasha Celestial-One, a donné un discours à Zürich. L’Américaine est une entrepreneuse qui met ses idées à exécution. Le principe de son application est relativement simple. Les utilisateurs prennent une photo et ajoutent une description d’un aliment qu’ils veulent donner. Ensuite, ils définissent une plage-horaire durant laquelle la personne intéressée peut venir le récupérer. Cette solution s’adresse aux particuliers, mais aussi aux cafés, restaurants ou encore commerces de proximité. C’est lors d’un déménagement qu’elle a remarqué la quantité de nourriture parfaitement comestible à jeter. Elle se définit comme fille de «entrepreneurs hippies» de l’Iowa. Des parents qui partaient en mission sauvetage, pour récupérer ce que les gens jetaient.